L’odeur des chevaux

 

 

Je sens l’odeur des chevaux

Du coup, mon cœur vacille

Je sens la bille me monter au cerveau

Mon nez absorbe tous les relents âcres de ma peau

Tous les effluves montants de ces cachots puants

Suintants, ruisselants la vermine

Ma tête explose comme une mine

Ma tête fond privée de l’adrénaline

Qui régule la pression de mes artères engluées et gonflées

Pleines de sang lactescent qui afflue sous mes tempes

Qui laboure mes veines, qui jouent du tambour

Dans un mouvement, un battement

Incessant, insolent, lancinant

Qui me hante jusqu’à mon aliénation

 

J’entends le bruit des bottes qui résonne dans la tour

Monter les escaliers quatre à quatre d’un pas pressé

Qui se rapproche progressivement

De plus en plus sourd, de plus en plus lourd

Brusquement, d’un coup je n’entends plus rien

Qu’un silence étrange qu’on étrangle

Puisse-t-il durer l’éternité !

Puis un petit bruit de métal qui s’entrechoque

Comme un enfant qui joue du triangle

Me rappelle la triste réalité, ma vérité

 

Mais il est trop tard

Les verrous sautent un à un

On enlève mes chaines et mes sangles

Il n’y a plus d’équivoques

Il est l’heure me dit-on

 

 

Peter. BERVORE       Texte écrit en 2003

L'odeur des chevaux
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