Chut ! Doucement !
J’ouvre les yeux La nuit disparait lentement à travers les persiennes Une fine lueur tremblotante envahit progressivement la chambre à coucher Je sens de fins effluves d’ambre se répandre dans la pièce Petit à petit dans le demi-jour Je me retourne prudemment, je te regarde Je ne te réveille pas Je veux simplement te contempler Timidement te regarder dormir Ta tête posée contre ce gros oreiller T’observer frémir d’un trop-plein de sommeil Tes petits yeux fermés cadenassés Qui oscille doucement d’un mouvement lancinant Ton petit nez tremblotant Je suis fier d’être ton amant
Je ne sais à quoi tu rêves Mais je veux seulement te laisser te régaler d’un songe tranquille
Je soulève légèrement le drap Pour admirer ton corps nu étendu, fourbu, repu Fatigué, épuisé par le plaisir d’une nuit d’amour Je me régale de ta peau laiteuse De tes seins gonflés d’un lait maternel Tes mamelons rosés, dressés comme deux tours Prêts à affronter l’ennemi sans détour Ton ventre rond, tendu par le petit fruit que tu portes Assoupie, tu es tranquille heureuse Tes jambes repliées contre cette petite bulle Que tu couves comme une louve Tes petits pieds appuyés contre ma peau Je sens votre chaleur m’envahir Je me régale de ce bonheur que je voudrais éternel
Je ne sais à quoi tu rêves Mais je veux seulement te laisser te régaler d’un songe tranquille
Lentement, gentiment, je me lève, chut ! Surtout pas de bruit Il est encore trop tôt À petits pas, je veux seulement accéder à la pièce voisine Prudemment, furtivement pénétrer dans la cuisine Pour préparer ton petit déjeuner Pour que ton corps frémisse doucement avec l’odeur du café
Je ne sais toujours pas à quoi tu rêves Mais je veux seulement te laisser te régaler d’un songe tranquille
Peter. BERVORE Texte écrit en 2003 |
Chut ! Doucement |
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