Un morceau d'étoffe

 

 

Je me souviens tu habitais

10 rue d'Alexandrie dans le dixième arrondissement

Une petite rue tranquille près de la Bourse

En plein Paris

Je me souviens de ton regard

Je me souviens de ton sourire

Je me souviens de tes rires

 

Je me souviens, je me souviens...

 

Je me souviens de la première fois où je t'ai embrassé

Je me souviens du goût de tes lèvres

Je me souviens de la douceur de ta peau

Je me souviens de tous ces mots échangés

Je me souviens surtout de deux enfants pleins d'avenir

 

Mais malheureusement, je me souviens de cette soirée

Cette soirée où ces hommes en noir sont montés

Quatre à quatre dans notre escalier

J'ai crié ton nom

Maman a mis sa main sur ma bouche

Ils ont tout cassé, tout brisé, ils vous ont emmenés

Je me souviens j'ai beaucoup pleuré

Je me souviens vous êtes montés dans ces camions en fer

Et tu es parti vers une destination, dont tu n'es jamais revenue

 

Je me souviens, je me souviens...

 

De toi je n'ai plus que le souvenir

De toi je n'ai plus qu'un bout d'étoffe jaune

Un petit bout de tissu en forme d'étoile

Un petit bout d'étoile que tu m'avais donné en échange d'un baiser

Une étoile couleur soleil

Qui brille à jamais dans mon coeur

Une étoile qui les jours de malheur me réchauffe le coeur

 

Je me souviens, je me souviens...

 

 

Peter. Bervore      Texte écrit en 2004

Un morceau d'étoffe
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