TENDRESSE MUETTE

 

 

Je n'ai plus que ça à partager

Ta tendresse muette que tu me donne

Ta tendresse sèche que l'on échange

Nous ne sommes plus que deux anges en albâtres

Au visages grisâtres

Droit dans mes yeux, droit dans tes yeux

Regard face à face, miroir contre miroir

Plus de sourires, plus de rires

Que nos grimaces, comme dernière farce

Figées comme deux statuettes en plâtres

 

Oh tendresse muette ! Oh tendresse sèche !

Je n'ai plus que ça à partager

Ta tendresse muette que tu me donnes

Ta tendresse sèche que l'on échange

 

Sèche comme tes paroles, sans aucun sens

Odeurs d'essences acres et rances

Vapeurs que l'on mélange, qui nous dérangent

Souvenirs frivoles que l'on veut abattre

Enfermée sous ta carapace, tu me désoles

 

Oh tendresse muette ! Oh tendresse sèche !

Je n'attend plus rien de nos ombres qui se frôlent

Qu'une place froide dans ce lit trop grand

Un lit sans amour, un lit tout court

Sous la couette fesses contre fesses

Rempart aux caresses

 

Oh tendresse muette ! Oh tendresse sèche !

Nous ne sommes plus que deux acteurs acariâtres

Jouant notre vie dans un théâtre en disgrâce

Sans aucune saveur, aucune valeur

Nous ne sommes plus qu'un reflet une pâleur

De nos silhouettes vacillantes, errantes

Dans un mélodrame, une tragédie sans âmes

 

Oh tendresse muette ! Oh tendresse sèche !

Je n'ai plus que ça à partager

Ta tendresse muette que tu me donnes

Ta tendresse sèche que l'on échange

 

 

Peter. BERVORE      Texte écrit en 200

Tendresse muette
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