SANS UN MOT, VOILA SEPTEMBRE
Ce matin j'ai reçu ce papier en recommandé Je l'ai lu déchiré, brulé Sans un bruit, sans dire un mot Je suis monté dans la chambre une dernière fois pour te regarder Je t'ai embrassée, sans te réveiller J'ai avalé mon petit déjeuner, comme à l'accoutumée J'ai pris mon sac sur l'épaule Puis sans un mot je suis parti sans me retourner
Sans un mot, sans un mot Partir là-bas pour une dernière mission Pour une dernière tentation Pour une dernière provocation
Prendre cet avion pour une mystérieuse destination Sourire à tous ces gens sans montrer mon aversion, ma répulsion Sans un mot il me faut partir Aller mourir pour une cause Une cause, mais quelle cause Une cause que l'on ne connait pas Laisser ses amis, ses enfants, ses parents Aller mourir loin de chez soi Loin de sa terre Mais mon Dieu ! Quelle cause peut bien valoir ma vie
Sans un mot, sans un mot Partir là-bas pour une dernière mission Pour une dernière tentation Pour une dernière provocation
Sans un mot partir se battre contre un adversaire Que l'on ne situe plus Où que l'on ne veut surtout pas situer Aller combattre pour survivre Tuer ou être tué Tel est le but tel est l'enjeu
Sans un mot il me faut partir Sans un mot allez mourir Sans un mot, sans un mot Partir là-bas pour une dernière mission Pour une dernière tentation Pour une dernière provocation
Mais laissez-moi un dernier mot Un dernier mot pour désobéir Un dernier mot pour être encore ensemble Un dernier mot pour me dévêtir Un dernier mot pour revenir me blottir Contre celle que j'ai tant chérie Contre celle avec qui je veux partager mon avenir
Sans un mot, sans un mot, voilà septembre...
Peter . Bervore Texte écrit en 2004 |
Sans un mot, voilà septembre |
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