Mes ailes dans le dos



 

 

 

 

Avec mes ailes dans le dos

Je monte, monte, monte…

Vers toi, vers toi qui veux bien de moi

J’ai quitté mon corps

J’ai quitté ce tas d‘os

Laissé pour mort

La tête séparée du corps

Touché, mitraillé, écartelé

Usé, fracassé, déchiré

Mes ailes battent encore plus fort

Du haut je regarde les armés rassemblées

Tous ces gosses en petits paquets bien alignés

Tous ces beaux cavaliers

Tous ces preux chevaliers

Avec leurs belles armures chromées

Près à s’affronter

Près à se livrer

Prés à s’entretuer

Mais moi je monte seul

Avec mes ailes dans le dos

Avec ce tissu blanc

Avec ce linceul

En guise de vêtement

En guise de drapeau

En guise d’oripeau

Je sens l’odeur du sang

Monter des prairies et des champs

Brûlés souillés ravagés

Réduit à  l’état de cendres

Mais moi je monte, monte, monte…

Sans aucune honte

Je n’entends plus ces cris

Je n’entends plus ces hurlements

Tous ces cris de ralliements

Mais moi je monte, avec mes ailes dans le dos

Je monte, monte encore plus haut

Vers toi, vers toi qui veux bien de moi

Pour surtout  ne plus jamais les entendre

Et surtout je l’espère ne plus jamais redescendre

 

 

Peter. Bervore    Texte écrit en 2009

Mes ailes dans le dos
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