Les moutons sont rentrés dans l’étable
Les moutons sont rentrés dans l'étable À côté des lapins enfermés dans leurs
clapiers
Sagement, ils broutent et écoutent des
informations et des fables erronées
Venu des pigeons voyageurs qui piaillent
des nouveautés
Assujetti à leur majesté affable
Ils n’ont pas honte en attendant la tonte
Alors ils brèlent
Bééé, bééé, bééé !
Dans la ferme par peur ils évitent les
contacts
Croyant à une contamination sur leur peau
Venu d’un virus coronarien provenant d’une chauve-souris
ou d’un pangolin
Virus chronophage comme le loup qui les
oblige à rester cloitrés
Alors confinés pendant des heures, ils
appliquent les ordres et contrordres
Venu du petit berger qui écoute les
informations de son vétérinaire débordé
Qui rend des comptes à son taulier
Qui lui rend des comptes à son banquier
Alors par peur de postillonner sur leur
congénère
Ils portent un masque et se tiennent éloignés
De leurs petits agneaux adorés
Par peur de contaminer les plus faibles et
les moutons âgés
Ils s’interdisent de se toucher
Sachant malgré tout que leur temps est
compté
Et que le boucher finira par arriver
Privée d’abreuvoir de toile et d’espoir ils
sombrent dans le désespoir
Bééé, bééé ,bééé !
Fait le troupeau pris de soubresauts
Les moutons se résignent et attendent un
jour nouveau
Se rappelant leur gloire passée
Et leur révolution enterrée
Ils pleurent et se lamentent
Se disant peut-être qu’un jour
Un des leurs plus fort et plus lourd se
transformera en lion
Et fera sauter la porte fermée de la grange
Afin de pouvoir manger le loup qui les prive
de leur liberté
Et respirer l’air sain et frais des terres
de leurs belles régions
Alors en attendant ils brèlent
Bééé, bééé, bééé !
Peter. Bervore
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