La Peur


 

 

 

J’ai souvent vu la mort

Toujours là où on ne l’attend pas

Toujours sournoise, toujours cachée

Derrière moi, derrière toi

Mais toujours présente à nos côtés

Partout, elle est infiltrée

Attendant le bon moment pour frapper

Toujours, prête à s’immiscer

Dans une vie, dans un ami, dans autrui

 

J’ai ramassé des corps démembrés

Sentit l’odeur du sang séché

Du cochon brulé, trainé sur des rails

Toujours là pour faire mal

Au plus profond des chairs

Au plus profonds des cœurs

Entre ferrailles et acier

Entre vodka et whisky

Entre gasoil et essence

Là où l'on a besoin d’air

Là où l’on se meurt

Là où l’on perd ses sens

Là où tout est fini

Sur le coin d’une route

Sur le bitume humide

 

Meurtri par le doute

Les larmes dans les yeux

J’ai ramassé des enfants foudroyés

Par des anges de l’enfer

Ravalés mes sanglots de père

Des parents surpris par les fumées

Brulés, carbonisés

Des femmes bâillonnées

Violées, humiliées

 

Combien de fois je l’ai surprise là à mes côtés

Un petit sourire au coin des lèvres

Me regardant comme un bon élève

Me soufflant à l’oreille

Son souffle chaud et puant

Putride et gluant

Sifflant entre ses dents édentées

Une petite chanson d’enfant

Une berceuse du passé

Qui me rappelle que la vie

Ne vaux pas d’être démolie

Pourtant je ne suis qu’un homme

Avec ses doutes et ses peurs

 

 

 

Peter. BERVORE      Texte écrit en : 2010

La peur
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